Typsettra – logotype réalisé à la main, Dave Thomason,  v. 1975

Dans le design commercial, les lettrages faits à la main étaient presque toujours photographiés, puis redimensionnés et intégrés à la maquette de l’annonce. Cet artéfact est un rare exemple d’un original retouché à la gouache blanche, un type de document souvent destiné à être éliminé une fois reproduit.

Chaque artiste avait ses propres techniques, mais une méthode courante consistait à commencer sur une feuille de papier calque épais. L’artiste esquissait d’abord le mot au crayon d’un côté, puis retournait la feuille pour affiner le dessin de l’autre côté, répétant ce processus jusqu’à obtenir le rendu désiré. Pour plus de stabilité, le papier calque était ensuite collé à l’aide de colle caoutchouc sur un carton de grammage moyen. La texture du calque offrait une bonne accroche pour le travail à la plume ou au pinceau, ce qui en faisait une surface idéale pour l’encrage.

Une fois encré, le lettrage apparaissait net sur le fond blanc du calque collé. Toutefois, avec le temps, la colle caoutchouc et le papier calque jaunissaient, révélant les retouches au blanc qui étaient à l’origine invisibles. Chez les artistes lettreurs, rares étaient ceux dont le travail nécessitait aussi peu de retouches que celui de Thomason.

Grâce à Albert Macchiusi, nous disposons également d’un cliché en zinc de hauteur typographique du mot, destiné à l’impression typographique. Il est à noter que les pleins sur la plaque sont plus épais que dans l’œuvre originale, une pratique courante lors de la réduction de la taille d’un dessin. Les pleins étaient souvent renforcés photographiquement, et des opérateurs de caméra expérimentés pouvaient produire des reproductions extrêmement précises à différentes échelles pour l’impression. – Rod McDonald